Un dîner insatisfaisant pour les leaders européens mercredi à Bruxelles.
Theresa May a préféré ne rien servir à la table des dirigeants et le « repas » prévu le 17-18 Novembre va être annulé. En effet, aucune nouvelle autre proposition a été mise en place par les 27 pays ; et la question Irlandaise, au cœur de la négociation, n’a abouti à aucune solution.
Theresa May doit également s’occuper d’éteindre les rumeurs annonçant des démissions au sein de son gouvernement. Certains ministres souhaitent défendre « l’intégrité du Royaume Uni » et sont hostiles à « l’annexion économique de l’Irlande du Nord par une puissance étrangère [l’UE] » (Johnson à Telegraph). Avec le Brexit, la frontière entre l’Irlande du Nord (appartenant au Royaume Uni) et la République d’Irlande (« appartenant » à l’UE) va devenir la seule frontière physique entre le Royaume Uni et l’UE. Néanmoins, personne ne souhaite le retour d’une barrière qui pourrait séparer l’Irlande, étant donné que la fluidité de la frontière irlandaise est un des piliers qui a mis fin à des décennies de conflits armées.
Insatisfaits du repas servi par Mme May (et pour oublier la présentation du budget italien), Macron, Merkel, Michel et Bettel se sont donnés rendez-vous à Bruxelles autour d’une bière (photo Twitter) pendant que la séance boursière s’achevait en baisse sur la plupart des marchés européens.
Sur le front américain, la FED a proposé un menu qui n’est pas au goût de Donald Trump : procéder à un resserrement monétaire progressif et continuer à relever les taux directeurs pour les porter entre 2% et 2.25%. Le compte-rendu de la séance révèle que la décision de Septembre de la FED d’agir progressivement a été prise à l’unanimité, afin d’équilibrer les risques entre une action trop rapide, cause de décroissance économique, ou trop lente, porteur de déséquilibres financiers. Après cette perspective de nouvelles hausses de taux de la Réserve fédérale, la Bourse de New York a fini en nette baisse jeudi, avec Le Dow Jones qui perd 1,28%, le Nasdaq de 2,09% et le S&P-500 qui a perdu 40,62 points ou 1,45% à 2.768,59.
La nervosité des marchés s’explique aussi par le spread (écart de taux) entre les 10 ans italien (le BTP) et le 10 ans allemand (le Bund) qui dépasse les 300 points (+340 son indice maximum aujourd’hui) et la décision du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin de ne pas participer au sommet économique saoudien après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi.
Rebecca Katerina GUTMANN
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